S’adapter à la dure réalité des marchés volatils
Créez un plan, ne perdez pas de vue votre objectif et évitez d’écouter les nouvelles en période de volatilité des marchés.
Pro-investisseurs CIBC
19 déc. 2022
Lecture de 3 minutes
Les répercussions psychologiques de la volatilité des marchés sont sans doute l’un des aspects les plus difficiles à gérer pour les investisseurs. Les soubresauts du marché, qu’ils soient habituels ou non, peuvent faire fluctuer la valeur vos placements de manière importante. De la sorte, vous pourriez avoir l’impression de perdre ou de gagner beaucoup d’argent en une journée, parfois même d’une heure à l’autre dans un marché très volatil. Cela peut susciter des émotions comme l’euphorie ou la dépression.
Et comme si ces sautes d’humeur n’étaient pas suffisantes, elles sont parfois accompagnées de toutes sortes de comportements potentiellement dommageables de la part des investisseurs. En effet, les marchés volatils peuvent amener les investisseurs à acheter et à vendre leurs placements subitement, à les ignorer entièrement ou à accroître leur exposition au marché pour recouvrer les pertes. Même si ces réactions peuvent leur donner un certain répit, elles peuvent nuire au rendement à long terme du portefeuille. Parfois, elles ne fonctionnent même pas à court terme.
Avec un peu d’expérience, il est possible d’acquérir la sagesse et la maturité nécessaires pour voir au-delà des soubresauts du marché. Toutefois, pour y arriver sans abandonner, il peut être utile d’avoir une stratégie de négociation bien élaborée, mais aussi la volonté de réfléchir aux différentes façons de répondre aux fluctuations du marché. Afin de maintenir une certaine discipline, particulièrement chez les nouveaux investisseurs, un plan de négociation bien réfléchi est essentiel.
Examinons certaines des caractéristiques d’un bon plan de placement ou de négociation.
- Le plan est créé, remis en question et affiné avant que les fonds soient investis sur les marchés.
- Il tient compte de l’horizon de placement, qui peut varier selon les différents objectifs de placement étudiés. Un certain montant pourrait être investi en vue de la retraite, un autre pour des idées de négociation à court terme ou un fonds d’urgence, et ainsi de suite. Les placements affectés à un objectif à long terme, comme la retraite, peuvent résister à une plus grande volatilité, car ils ont le temps de reprendre de la valeur. Ce n’est pas le cas pour les placements à court terme.
- Le plan pourrait prévoir un pourcentage de perte acceptable. Par exemple, vous pourriez déterminer le montant que vous êtes prêt à perdre avant de vendre un certain placement. Ce type de réflexion vous aidera à accepter la possibilité que vos placements aillent à l’encontre de vos prévisions. Vous devriez aussi réfléchir aux éléments de preuve qui vous feront savoir que vous vous trompez, du moins à court terme, et aux mesures que vous prendrez dans une telle situation.
Cette approche est particulièrement utile en période de robustesse du marché, pour éviter que l’euphorie vous empêche de réaliser un bénéfice. Cela vous évite aussi d’être pris au dépourvu si le marché ne suit pas vos prévisions. Vous serez alors en mesure de réduire vos pertes si cela fait partie du plan ou de tout simplement attendre. Quoi qu’il en soit, si vous avez accepté d’emprunter cette voie, elle ne vous semblera pas si effrayante et vous diminuerez la probabilité d’agir de façon impulsive.
- Suivez les nouvelles sur les placements, mais assurez-vous de les mettre en contexte. La fréquence à laquelle vous ferez le point dépendra à la fois de votre horizon de placement et de votre réaction aux nouvelles. Les marchés anticipent souvent les événements qu’on annonce dans les médias et en tiennent compte dans l’évaluation des actifs avant que l’événement en question ne survienne. La célèbre maxime selon laquelle « on achète selon les rumeurs et on vend selon les nouvelles » décrit comment la valeur d’un actif peut monter ou baisser en prévision d’un événement positif ou négatif, et diminuer ou augmenter encore au moment où l’événement se produit, laissant certains investisseurs perplexes.
- Vous devez reconnaître que des événements de type « cygne noir » peuvent survenir. Ces événements inattendus ont un effet important et sont souvent rationalisés de façon inappropriée après coup, avec du recul. Les « cygnes noirs » se produisent à tout moment sans avertissement, et c’est exactement cette imprévisibilité qui les caractérise. Même un investisseur dont les prévisions sont presque parfaites ne peut anticiper des événements comme des attaques terroristes aléatoires, des pannes d’électricité entraînant la fermeture des bourses et tout autre cas de force majeure. Lorsque vous élaborez votre stratégie de placement, il est logique que vous teniez compte d’éventuels événements « cygne noir », surtout si votre horizon est à court terme.
Un plan de négociation vous permet de vous préparer mentalement aux différents scénarios de marché et d’avoir en main un plan d’action concret, un outil intelligent tant dans les marchés volatils que dans les marchés calmes. Dans certaines circonstances, ne rien faire peut générer des profits et les protéger autant que la mise en œuvre de mesures précises. Le plan devient un moyen d’atténuer les effets du sensationnalisme des médias, des opinions bien intentionnées mais possiblement préjudiciables d’amis et de collègues, et de vos propres réactions émotives aux événements du marché.