Gestion du risque de négociation, partie 1 : taille des positions
La gestion du risque de négociation, au moyen d’un processus simple en trois étapes, peut vous aider à pondérer vos placements et à réduire le risque de perte.
Pro-Investisseurs CIBC
23 avr. 2024
Lecture de 7 minutes
Combien d’actions devrais-je détenir dans mon portefeuille? C’est la raison d’être de la taille des positions. Examinons certains extrêmes. D’un côté, un investisseur peut détenir seulement un ou deux titres dans son portefeuille. Cela serait évidemment très risqué, car les entreprises individuelles peuvent s’effondrer ou faire faillite, comme c’était le cas pour Bre-X, Nortel et Lehman Brothers.
De l’autre, un investisseur pourrait détenir 50 titres dans son portefeuille. Cela réduirait considérablement le risque de perte attribuable à une seule entreprise, mais nécessiterait aussi beaucoup d’efforts : évaluer les sociétés, rester au fait des rapports trimestriels sur les bénéfices et transférer des positions. C’est là que la taille des positions entre en jeu. Cette approche consiste à établir un équilibre entre le risque, le rendement et les efforts dans le contexte de votre stratégie de négociation.
Voici quelques définitions avant de commencer :
- De nombreux investisseurs répartissent leurs efforts entre un portefeuille dont l’horizon de placement est plus court et un portefeuille dont l’horizon est plus long. Le présent article porte sur les portefeuilles de négociation.
- Dans le cadre de la taille des positions, il faut se poser deux questions. Combien de positions faut-il détenir? Dans quelle proportion? L’objectif de cet article est de déterminer le nombre de positions à détenir. Nous présumons que le portefeuille sera équipondéré.
Un cadre pour la gestion du risque de négociation
Dans le cadre d’une approche de négociation fondée sur le risque, il faut d’abord déterminer le niveau de risque, puis gérer ce risque en fonction des ordres stop et des positions.
Vous trouverez ci-dessous des définitions et des exemples de fourchettes pour chacun de ces points, appliqués à un portefeuille de négociation1. Les fourchettes sont incluses à titre indicatif seulement. Les fourchettes réelles de négociation dépendent des objectifs, de la tolérance au risque et de l’approche globale de placement et de négociation d’un investisseur.
- Risque de négociation : Le risque global de perte pour le portefeuille de négociation à partir d’une seule position, de 1,25 % à 2,50 %.
- Ordres stop : La perte acceptable avant la vente, de 5 % à 10 %. La perte moyenne se situe de préférence à l’extrémité inférieure de la fourchette.
- Positions : Le nombre de positions varie de 5 à 20. Encore une fois, cela s’applique à un portefeuille de négociation. Les investisseurs choisissent souvent de détenir un plus grand nombre de positions dans un portefeuille de placement.
Examinons maintenant quelques exemples de risque de négociation. Ces exemples reposent sur un portefeuille de négociation de 100 000 $ et un ordre stop de 10 %, avec des positions de tailles variables :
|
5 positions |
10 positions |
15 positions |
Taille du portefeuille |
100 000 $ |
100 000 $ |
100 000 $ |
Taille de la position |
20 000 $ |
10 000 $ |
6 667 $ |
Ordre stop de 10 % |
2 000 $ |
1 000 $ |
667 $ |
Risque de négociation |
2 000 $ divisés par 100 000 $ Risque total : 2 % |
1 000 $ divisés par 100 000 $ Risque total : 1 % |
667 $ divisés par 100 000 $ Risque total : 0,67 % |
Ce n’est qu’une façon de montrer que les investisseurs peuvent gérer le risque de négociation en modifiant les ordres stop et les positions.
Explorer les fourchettes pour la gestion du risque de négociation
Examinons les fourchettes décrites ci-dessus pour montrer le raisonnement qui sous-tend une approche de négociation fondée sur le risque.
Risque de négociation : De 1,25 % à 2,50 %
Si la fourchette était beaucoup plus élevée, une série de pertes pourrait réduire le patrimoine rapidement. Ce risque peut même toucher des investisseurs plus expérimentés. Bien entendu, la fourchette pourrait être plus basse, mais cela nécessiterait des ordres stop plus serrés ou des positions plus importantes. L’objectif d’une approche fondée sur le risque est de commencer par un niveau donné de risque de négociation, puis d’ajuster les ordres stop et les positions en conséquence.
Ordres stop : De 5 % à 10 %
Par souci de clarté, les ordres stop ne garantissent pas qu’une perte sera limitée. Par exemple, le cours d’une action peut se chiffrer à 100 $ à la fin de la journée de négociation. Après la publication d’un rapport sur les bénéfices horrible, le cours s’établit à 70 $ à l’ouverture des marchés. Dans cette situation, un ordre stop de 10 % soit 90 $ serait inefficace, puisqu’il serait traité au premier cours disponible de 70 $. C’est ce qu’on appelle un écart à la baisse. Les investisseurs peuvent réduire le risque de subir ces pertes importantes en gardant les ordres stop dans une fourchette modérée, tout en reconnaissant que les pertes importantes ont tendance à commencer par de petites pertes.
Toutefois, un ordre stop trop serré peut ne pas donner beaucoup de marge de manœuvre, car les actions ne fluctuent généralement pas vers le haut ou vers le bas en ligne droite. Les ordres stop peuvent être assortis d’un seuil de déclenchement lorsque l’investisseur établit une limite d’ordre stop suiveur qui donne automatiquement lieu à une vente ou non lorsque l’investisseur détermine un cours cible et décide ou non de vendre lorsque le cours atteint ce niveau. Pour obtenir un aperçu des ordres stop avec seuil de déclenchement, consultez notre article sur les limites d’ordre stop suiveur.
Positions : De 5 à 20
Comme nous l’avons mentionné plus tôt, l’extrémité inférieure de la fourchette réduit le risque de perte importante lié au fait de détenir un ou deux titres, tandis que l’extrémité supérieure de la fourchette reconnaît les limites de temps et d’efforts nécessaires pour surveiller et rajuster les positions dans un portefeuille de négociation. Si les investisseurs sont satisfaits du risque de négociation et des ordres stop, la taille des positions s’imposera d’elle-même. Comme autre façon de gérer le risque, les investisseurs chevronnés ont tendance à établir des positions par phases plutôt que d’un seul coup, pour voir si le marché est d’accord avec leur opération avant d’ajouter des titres.
Qu’est-ce qui influence la gestion du risque de négociation?
Jusqu’à maintenant, nous avons décrit une approche de gestion du risque de négociation qui se rapporte à la façon dont les investisseurs gèrent le risque dans un portefeuille de négociation. Cependant, au bout du compte, la gestion du risque de négociation fait partie de l’approche globale de gestion du risque d’un investisseur. Le risque de négociation est fortement influencé par la tolérance à l’égard du risque d’un investisseur et par la corrélation des risques dans son portefeuille.
Tolérance à l’égard du risque
La tolérance à l’égard du risque d’un investisseur, soit sa capacité à prendre des risques et sa volonté de le faire, est un facteur clé qui a une incidence sur la gestion du risque. La capacité à prendre des risques peut être influencée par l’objectif du portefeuille de négociation et sa taille par rapport au portefeuille de placement. Il peut être plus facile pour un investisseur de prendre des risques lorsque le portefeuille de négociation sert à financer un objectif discrétionnaire, comme des vacances de rêve, ou lorsqu’il est relativement petit par rapport au portefeuille de placement.
Le niveau d’expérience de l’investisseur peut avoir une incidence sur sa volonté de prendre des risques. Il est probablement plus prudent de présumer un niveau d’expérience moindre jusqu’à ce que l’investisseur ait fait des erreurs et en ait tiré des leçons, de préférence dans diverses conditions de marché. Comme pour un pilote d’avion, la façon dont un investisseur gère les turbulences est un bon signe d’expérience.
Corrélation
Un autre facteur qui a une incidence sur la gestion du risque est la corrélation. Nous avons défini le risque de négociation comme un risque global pour un portefeuille de négociation découlant d’une seule position. Toutefois, en cas de krach boursier, une grande partie ou la totalité des positions d’un portefeuille de négociation peuvent déclencher un ordre stop en même temps. Au moment d’établir des ordres stop, les investisseurs pourraient vouloir tenir compte de la convenance du niveau de l’ordre, dans le cas où l’ensemble du portefeuille de négociation serait vendu à ce niveau.
Les investisseurs doivent aussi tenir compte de la corrélation entre leurs portefeuilles de négociation et de placement. Certains investisseurs peuvent détenir des portefeuilles qui semblent différents à première vue. Par exemple, des actions à forte croissance pour un portefeuille de négociation par rapport aux actions à dividende ou à faible volatilité pour un portefeuille de placement. Toutefois, en période de krach boursier, les corrélations entre les actions ont tendance à converger. Un portefeuille de placement peut être tout aussi risqué qu’un portefeuille de négociation.
Principaux points à retenir
- Lorsqu’ils adoptent une approche de négociation fondée sur le risque, les investisseurs commencent par définir le niveau de risque de négociation souhaité, en s’appuyant sur leur approche globale de gestion du risque, puis adaptent les ordres stop et les positions en fonction de ce niveau de risque.
- Les investisseurs qui préfèrent prendre plus de risques peuvent décider d’établir une fourchette plus élevée de risque de négociation, y compris des ordres stop plus souples ou moins de positions.
- Les investisseurs qui préfèrent prendre moins de risques peuvent établir une fourchette plus basse, y compris des ordres stop plus serrés ou un plus grand nombre de positions.
1 Les exemples de fourchettes sont adaptés de Mark Minervini, Think and Trade Like a Champion (Access Publishing Group, 2017).
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