Qu’est-ce qu’un fonds commun de placement?

Imaginez un groupe d’investisseurs qui souhaitent acheter des actions américaines. Une société se présente et les informe qu’elle créera un fonds pour acheter les actions. Les investisseurs peuvent ensuite acheter des parts du fonds en petites ou en grandes quantités et obtenir une part du rendement du fonds, une fois que le fonds a couvert les dépenses liées à l’achat et à la vente des actions, à la rémunération du gestionnaire et à l’administration du fonds. C’est essentiellement ainsi que fonctionne un fonds commun de placement. Le terme « commun » signifie que la société de placement détient un certain nombre d’actions américaines au profit de tous les investisseurs du fonds. Cette façon de procéder peut s’avérer plus simple et plus pratique que si chaque investisseur essayait de sélectionner lui-même ces actions.

La société de fonds communs de placement emploie des équipes très chevronnées et compétentes pour gérer le fonds, permettant ainsi aux investisseurs d’accéder à une gestion de placements professionnelle. Lorsque des investisseurs achètent des parts d’un fonds commun de placement, ils obtiennent une part des gains, des pertes et des distributions en espèces du fonds. Si la valeur des placements détenus par le fonds augmente après déduction des dépenses, les parts prennent de la valeur et les investisseurs réalisent un gain. Si la valeur des placements détenus par le fonds diminue après déduction des dépenses, les parts perdent de la valeur et les investisseurs subissent une perte.

Fonds en actions

Les placements en actions procurent aux investisseurs une part des profits ou des pertes des entreprises détenues dans le fonds et peuvent aussi offrir une part des versements de revenu ou des dividendes périodiques versés par les entreprises. Les fonds communs de placement en actions investissent généralement dans un large éventail d’entreprises et offrent une exposition et une diversification plus larges qu’un investisseur qui choisit lui-même une poignée d’actions. Cela dit, investir dans des actions peut être risqué, car les profits et les dividendes ne sont pas garantis, mais dépendent du rendement de l’entreprise et de l’économie. Les fonds communs de placement en actions comportent un degré de risque, c’est-à-dire la possibilité de perdre de l’argent, relativement élevé. L’un des principaux objectifs d’un placement dans un fonds commun en actions est d’obtenir un rendement plus élevé que l’inflation à long terme, ce qui signifie que l’investisseur est en mesure d’acheter plus de biens et de services à l’avenir. La capacité d’acheter des biens et des services, même si les prix ont tendance à augmenter au fil du temps, est appelée le pouvoir d’achat. Il est important de maintenir ou d’accroître son pouvoir d’achat pour financer la retraite, les études et d’autres objectifs à long terme. Voilà l’inconvénient des placements en actions – essayer d’accroître son patrimoine à long terme s’accompagne du risque de perdre de l’argent.

Fonds de titres à revenu fixe

Les titres à revenu fixe offrent un rendement fixe, comme les obligations d’État et de sociétés. Les investisseurs prêtent de l’argent aux gouvernements ou aux grandes entreprises, généralement pour une période d’un an ou plus et même pour des périodes plus longues, comme 20 ou 30 ans. Les fonds communs de placement de titres à revenu fixe offrent aux investisseurs une part des versements d’intérêts réguliers que les emprunteurs effectuent sur leurs prêts et une part du capital qu’ils remboursent à la fin de la durée de leurs prêts.

De plus, ils procurent aux investisseurs une part des gains ou des pertes dans la valeur des obligations. Les pertes peuvent survenir pour un certain nombre de raisons, notamment la hausse des taux d’intérêt, la hausse de l’inflation ou la baisse de la cote de crédit de l’émetteur. Le remboursement des obligations, tant les intérêts que le capital, est habituellement assez stable. Les emprunteurs, qu’il s’agisse de gouvernements ou de sociétés, n’ont pas besoin de connaître une année exceptionnelle; le simple fait d’avoir assez d’argent pour payer les intérêts et rembourser leur prêt suffit pour payer les investisseurs obligataires. Les fonds communs de placement obligataires comportent généralement un degré de risque moins élevé que les fonds communs de placement en actions. L’un des principaux objectifs d’un placement dans un fonds commun de titres à revenu fixe est de recevoir des versements réguliers et de réduire une partie du risque lié à la détention d’actions dans le portefeuille.

Fonds du marché monétaire

Les fonds du marché monétaire fonctionnent d’une manière semblable aux liquidités et consistent à prêter de l’argent à des gouvernements ou à de grandes entreprises, généralement pour une période allant jusqu’à un an. Les fonds communs de placement du marché monétaire procurent aux investisseurs une part du revenu tiré de leurs prêts. Ils comportent un degré de risque moins élevé que les fonds communs de placement en actions ou de titres à revenu fixe. L’un des principaux objectifs d’un placement dans un fonds commun du marché monétaire est de maintenir une source stable de fonds pour les dépenses ou d’autres besoins à court terme et de réduire une partie du risque lié à la détention d’actions ou de titres à revenu fixe dans le portefeuille.

Fonds de répartition d’actif

Jusqu’à maintenant, nous avons décrit les fonds communs de placement comme s’ils ne détenaient qu’un seul type de placement. Toutefois, les fonds de répartition d’actif détiennent généralement une combinaison d’actions et d’obligations, ce qui procure aux investisseurs une diversification instantanée dans un seul fonds. Les fonds de répartition d’actif se déclinent en différents types, notamment équilibrés, dynamiques et prudents. Un fonds équilibré détient une pondération semblable d’actions et d’obligations. Pour les investisseurs qui veulent plus de risque, un fonds dynamique contient plus d’actions que d’obligations. Pour ceux qui veulent réduire le risque, un fonds prudent contient plus d’obligations que d’actions. Le gestionnaire de fonds veille à ce que la pondération des actions et des obligations cadre avec l’objectif du fonds. Ce processus, appelé rééquilibrage, évite aux investisseurs d’avoir à acheter et à vendre des placements en fonction de l’évolution des conditions du marché.

Fonds de fonds

Un fonds de fonds est un autre type de fonds commun de placement qui détient plus d’un type de placement. Comme son nom l’indique, il s’agit d’un fonds qui regroupe plusieurs fonds communs de placement. À l’instar des fonds de répartition d’actifs, ce type de fonds peut offrir une diversification prête à l’emploi au moyen d’un seul fonds. Toutefois, les frais de gestion peuvent être plus élevés que ceux d’un fonds de répartition de l’actif.

Fonds spécialisés

Alors que les fonds communs de placement détiennent souvent des actions, des obligations, des liquidités ou une combinaison de ces actifs, les fonds spécialisés détiennent d’autres types de placements, comme du capital d’investissement, des biens immobiliers ou des marchandises. Ces placements sont appelés placements non traditionnels, car ils présentent un type de risque différent de celui des actifs ordinaires et leur vente peut également prendre plus de temps. Les fonds spécialisés peuvent aussi avoir d’autres styles ou thèmes de placement, comme les placements fondés sur des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance, ou placements ESG.

Les fonds communs de placement, y compris tous les types mentionnés ci-dessus, peuvent faire l’objet d’une gestion active ou passive. Dans le cas d’une gestion passive des actions, par exemple, le gestionnaire achète simplement les actions d’un indice de marché populaire, comme l’indice S&P 500 pour les actions américaines, et tente d’égaler le rendement de l’indice. Ces fonds sont appelés fonds indiciels. Dans le cas d’une gestion active d’actions, le gestionnaire sélectionne des actions dans le but de surpasser le rendement de l’indice. Les approches les plus courantes qui motivent ces décisions sont axées sur la croissance – investir dans des entreprises dont les bénéfices ou les ventes augmentent rapidement – et la valeur – investir dans des sociétés qui semblent sous-évaluées. La gestion active convient aux investisseurs qui croient que des gestionnaires de placements compétents peuvent faire mieux qu’un investissement dans un fonds indiciel. Quant à elle, la gestion passive convient aux investisseurs qui acceptent le risque et le rendement globaux d’un placement dans un fonds indiciel, habituellement à un coût inférieur à celui de la gestion active.

Comment fonctionnent les fonds communs de placement? Les investisseurs achètent des parts d’un fonds. Supposons que le placement initial minimum est de 500 $ et que le placement ultérieur minimum est de 100 $. Ces montants sont des exemples et varient d’un fonds à l’autre. Le prix est fondé sur la valeur liquidative du fonds, soit la valeur des placements du fonds moins son passif. La valeur liquidative est fixée quotidiennement par le gestionnaire du fonds, à la clôture de chaque jour de négociation.

Les fonds communs de placement facturent des frais de gestion selon le ratio des frais de gestion (RFG). Ce ratio peut être supérieur à 2 % pour les fonds sous gestion active et inférieur à 1 % pour les fonds indiciels. Les frais sont déduits de la valeur liquidative du fonds. À titre d’exemple, un investisseur détenant un solde moyen de 100 000 $ dans des fonds communs de placement paierait 2 000 $ par année avec des frais de 2 % ou 1 000 $ par année avec des frais de 1 %.

Les investisseurs doivent aussi tenir compte des frais de courtage. Les courtiers de plein exercice n’appliquent généralement pas de frais pour les achats et les ventes de fonds communs de placement, car ils reçoivent une commission de vente du gestionnaire de fonds. Les courtiers qui exécutent des ordres seulement, comme Pro-Investisseurs CIBC, facturent une commission pour l’achat ou la vente de fonds communs de placement puisqu’ils ne reçoivent pas de commission de vente du gestionnaire de fonds. Certains courtiers qui exécutent des ordres seulement, comme Pro-Investisseurs CIBC, ne facturent pas de commission pour les achats de fonds communs de placement périodiques préautorisés, comme les plans de placements périodiques, ce qui peut rendre les fonds communs de placement moins coûteux pour les investisseurs qui versent des cotisations périodiques.

Les fonds communs de placement autres que les fonds du marché monétaire ne sont pas destinés à la négociation à court terme; les sociétés de fonds communs de placement peuvent exiger des frais de rachat à court terme si les parts sont vendues dans les 30 jours suivant l’achat. Cette période peut varier selon la société de fonds.

Les fonds communs de placement se présentent sous la forme de différentes séries ou catégories qui offrent différentes structures de paiement aux conseillers qui les vendent, ce qui a une incidence sur le rendement des fonds. Un fonds de série « conseiller » pourrait facturer des frais plus élevés aux investisseurs qui obtiennent des conseils financiers et de placement auprès d’un conseiller, tandis qu’une autre série de fonds pourrait exiger des frais moins élevés pour les investisseurs autonomes parce qu’il n’y a pas de commission de conseiller.

Enfin, les gains en capital et les distributions des fonds communs de placement sont assujettis à l’impôt. C’est pourquoi les investisseurs choisissent souvent de détenir des fonds communs de placement dans un compte à imposition différée, comme un régime enregistré d’épargne-retraite (REER), ou un compte exonéré d’impôt, comme un compte d’épargne libre d’impôt (CELI).

Dans un autre article, nous comparons les fonds communs de placement et les fonds négociés en bourse (FNB). Vous trouverez ci-dessous un résumé de deux points importants concernant le coût et la sélection. Les fonds communs de placement sont généralement assortis de frais plus élevés que les FNB. Par exemple, le ratio des frais de gestion d’un fonds commun de placement indiciel peut être de 1 %, comparativement à 0,20 % ou moins pour un FNB indiciel. Les fonds communs de placement peuvent aussi offrir moins de choix que les FNB. L’Institut des fonds d’investissement du Canada affichait 3 409 fonds communs de placement et 1 056 FNB enregistrés au Canada en 2022, mais ce chiffre ne comprenait pas les 3 030 FNB enregistrés aux États-Unis en date de septembre 2022. En incluant les FNB dans leur trousse de placement, les Canadiens peuvent avoir accès à une plus grande sélection de fonds.